En 2000, Mme Daoust s’installe avec son équipe multidisciplinaire au Sanctuaire et débute une collaboration avec les médecins de la Clinique Médicale Plexo. Le Centre de consultation psychopédagogique et neuropsychologique du Sanctuaire travaille aussi en synergie avec des institutions scolaires publiques et privées, ainsi qu’avec les services sociaux. La directrice et fondatrice du Centre accueille tous les clients, lors d’une première entrevue durant laquelle elle précise clairement que l’objectif de son équipe n’est pas d’obtenir « un diagnostic isolé », mais bien de faire une évaluation complète et multidisciplinaire en fonction des besoins afin d’offrir des solutions. «C’est super important », souligne Mme Daoust qui croit qu’il faut garder un esprit positif et encourageant face aux défis particuliers. D’ailleurs, l’évaluation des patients, qui est comme « une radiographie » qui se fait à tous les niveaux – affectifs, cognitifs, etc. – fait ressortir à la fois les défis à surmonter, mais aussi les forces des patients.
De beaux exemples de réussites La carrière de Lison Daoust a été marquée par de nombreuses histoires de réussites, comme celle de cette brillante élève du Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie (PSNM) qui a bénéficié de mesures spéciales adaptées à son trouble grave de dysorthographie. «Elle était capable de lire un livre de 500 pages avec des mots comme chrysanthème, atmosphère et louvoyer, sans jamais enregistrer la manière de les écrire ». La mise en place d’un plan d’action a été possible grâce à la confiance accordée à Mme Daoust par la directrice pédagogique de l’époque. «On suivait cette élève en parallèle, en orthopédagogie, et on avait un plan ». La mise en action de mesures spéciales, comme l’utilisation d’un correcteur électronique et plus de temps alloué pour compléter les examens, a permis à cette élève de réussir son secondaire et de poursuivre ses études au collège Jean-de-Brébeuf et à l’Université de Montréal. Lison Daoust a convaincu chaque institution de permettre la mise en place de mesures spé- ciales, qui n’étaient pas encore monnaie courante en 2000. « Il y a 10-15 ans, on parlait des troubles d’apprentissage comme si c’était insurmontable », déplore-elle. Cette élève prise en charge au début de son parcours scolaire a terminé ses études en communication à l’Université de Montréal avec brio et occupe maintenant un poste prestigieux dans ce domaine. Depuis le premier plan d’intervention mis en œuvre pour cette élève il y a une dizaine d’années, de nombreuses élèves du PSNM ont bénéficié de mesures adaptatives pour faire face à différents défis. Le processus passe aussi par la conscientisation du corps enseignant. « Les professeurs avaient besoin de connaître, de comprendre, de savoir », souligne Mme Daoust. Un autre exemple que Lison Daoust aime citer est celui de son fils Xavier qui a connu d’importants défis liés au TDAH. Le musicien de 28 ans, qui a fait le choix de ne pas consommer d’alcool ni de drogues, a été invité par l’ONU à se rendre au Brésil pour représenter l’espoir de la jeunesse. Xavier prévoit d’ailleurs monter une série de conférences-spectacles dans les écoles. Xavier a le goût de partager son expérience avec les jeunes. Selon Mme Daoust, on a besoin de témoignages comme ceux-là pour sensibiliser les jeunes à la persévérance scolaire et à l’engagement social.